8 mars, 67e jour de l'année, un jour où l'aéroport Charles De Gaulle a été ouvert et la journée de la femme créée. Et pourtant, pour 33 enfants marocains et 16 membres de l'équipe du Village de l'Espérance, le 8 mars restera une journée sombre.
Ce jour-là de l'année 2010, des hommes en armes de la police marocaine expulsaient 16 employés, prévenus quelques heures seulement avant leur départ. Les parents, qui avaient élevé comme si c'était les leurs des enfants marocains abandonnés, ont été contraints de plier bagages et de dire au revoir à ces enfants dont ils avaient pris soin. La raison donnée a été celle de la menace que représentaient ces parents pour la sécurité nationale, eux et les 100 autres employés volontaires occidentaux présents dans tout le pays, également expulsés. Aucune preuve de mauvais agissements n'a été donnée; aucun droit d'appel, aucune procédure légale n'ont été mis en place. L'Etat marocain reste totalement silencieux depuis les expulsions. Les enfants sont toujours pris en charge sur le même site, mais sont très perturbés émotionnellement et prêts à tout pour retrouver ceux qu'ils considéraient comme leur parents. Aujourd'hui, les parents sont dispersés un peu partout dans le monde mais espèrent que le gouvernement marocain mettra tout en place pour un dénouement heureux de cette situation. Ils désirent avant tout pouvoir revenir au Maroc et s'occuper de nouveau de leurs enfants. Les parents ont mis en place une « bourse pour l'avenir », pour lever des fonds afin d'assurer un futur prometteur à chacun des enfants. Ils ont également tenté un recours auprès de la justice marocaine afin d'obtenir gain de cause, mais ils n'ont pas été entendus. Les gouvernements occidentaux et l'Union Européenne ont soutenu les parents dans leur détresse et ont demandé au Maroc de reconsidérer sa position, mais sans succès. Pendant ce temps, parents et enfants restent séparés, ils vivent avec une profonde peine, même s'ils gardent espoir qu'un jour justice soit faite.
Les familles du Village de l'Espérance