Après la minute de silence lundi midi avec les équipes de La Gerbe et d'Asah à Ecquevilly, un moment de paroles a eu lieu avec les salariés en insertion et les bénévoles présents.
Nous tenons à redire que ces actes abominables ne vont en rien entamer notre détermination à continuer de travailler ensemble pour le bien commun, avec toutes nos différences d’origine, de couleur de peau, de religion, de culture. Nous voulons nous encourager mutuellement à l'enrichissement mutuel, l'amitié, la dimension collective.
Les émotions nous bousculent : la colère, la compassion, la peur. Peur du regard de l'autre sur ma religion, peur de nouveaux attentats...
A La Gerbe, chacun est le bienvenu avec la volonté de marcher ensemble. L'état de droit qui existe en France ne permet pas la vengeance par soi-même et est le garant de notre liberté.
Tout en ressentant une colère légitime contre ces actes abominables, nous refusons de verser dans la haine ou le désir de vengeance, nous voulons veiller à être encore plus dans l'amour et dans l'accueil : voilà notre façon de résister. Une consigne pour cette semaine : dans nos échanges les uns avec les autres dans les ateliers, soyons mesurés dans nos propos et ayons encore plus d'égards les uns pour les autres.
A la Ferme Claris et la Maison d'A Côté à Lézan, un échange similaire a eu lieu et face à la peur, une des résidentes suggère de se parler, plus que jamais, pour éviter que nos idées ne tournent en boucle dans notre tête. Face à la violence qui est incompréhensible, chacun voit que ça commence d’abord dans le cercle proche. Un projet est à notre portée : commencer par vivre en relation bienveillante avec ceux qui sont les plus proches de nous, donc avec notre famille, avec ceux avec lesquels nous partageons un temps de vie, à la Ferme Claris et à la Maison d’à Côté, avec notre village.
Des questions interpellantes à se poser chacun :
- comment avoir une bonne influence sur mon entourage? qu'est-ce qui rayonne de moi?
- la mort 'fait partie' de la vie : comment j'habite le présent, qui est le seul instant que je "possède" vraiment? est-ce que je garde une amertume, une colère contre quelqu'un ou j'essaie d'aller régler ces relations abîmées sans remettre à plus tard?
- vivre la non-violence réfléchie : c'est aussi une forme de combat, c'est le nôtre.
- comment je me laisse influencer? Vais-je aller vers la paix et les actes qui construisent ou vers la haine et les actes qui détruisent? C'est un choix personnel devant les sollicitations multiples.
- enfin, suis-je vigilant face aux réseaux sociaux? ne pas passer trop de temps dessus, rester sage avec leur utilisation!
En conclusion : "soyez fiers de ce que vous allez faire aujourd'hui, car vous allez tous travailler pour quelqu'un d'autre!"