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Bonnes nouvelles sur le chantier insertion


Au mois de juin, un de nos salariés tibétains a emménagé dans son nouvel appartement situé dans une petite ville de l’autre côté de la Seine. Jusque-là il vivait dans un foyer insalubre, aux sanitaires et cuisines communes sales et dévastés, rats et cafards en quantité. Le voilà maintenant dans un appartement fraîchement repeint, donnant sur un petit jardin où chantent les oiseaux. Il a tout aménagé avec soin. Une place de garage lui permet de mettre son vélo en sécurité. Depuis, on le voit reprendre le sourire et le moral, retrouver un visage reposé. Il peut dormir paisible sans le chahut nocturne habituel dans les couloirs du foyer. Il a pu s’autoriser à prendre quelques vacances. Lui qui était guide de haute montagne au Tibet souhaitait découvrir nos sentiers. Il est parti sans craindre de voir sa porte fracturée et ses affaires volées comme au foyer.

Dans le même foyer habite encore un autre Tibétain qui se minait de jour en jour de subir ces conditions de vie. On le voyait souvent l’air absorbé, se tracassant pour trouver une issue viable dans sa vie. Il vient d’avoir lui aussi une proposition de logement. Il s’agit d’un petit appartement dans une résidence au bord de la Seine, dans une ville calme. Là encore tout est refait, propre et clair. Pendant toute la visite, il me disait qu’il croyait faire un rêve. Je suis moi aussi émerveillée de voir tout le soin apporté par certains offices de HLM et certains propriétaires pour offrir un habitat plus respectueux et plus humain.

Perine, maman d’un petit garçon, vient, elle aussi, d’obtenir un logement. Cela engendre pour elle beaucoup de souci d’organisation pour la garde de son fils. Jusque-là elle était hébergée chez ses sœurs et partageait avec elles la garde des enfants. Tout devient différent : il faut gérer un budget, jongler avec les transports, reprendre de nouvelles habitudes, prendre contact avec une nouvelle école… L’enjeu est de taille et source d’angoisse. L’idée de risquer perdre ce logement, attendu pendant si longtemps, empêche de dormir. Progressivement, on trouve des solutions, on tisse de nouvelles relations avec les différents acteurs sur le territoire pour rassurer et accompagner ce grand changement.

C’est le cas aussi de Milana, et de Keya qui ont aménagé, l’une avec ses quatre enfants, l’autre avec son mari et ses deux enfants dans des appartements. Elles vivaient jusque-là dans des chambres d’hôtel social ou des sous-locations miteuses.

Takara attendait depuis 5 ans l’arrivée de ses enfants et de son mari. Réfugiée tibétaine, elle avait fui son pays et était venue en éclaireur pour trouver un asile. Personnellement en danger, sa vie était mise à prix. Il lui a fallu tout ce temps, toutes ces larmes pour finalement arriver au but. Fin septembre, cette famille sera réunie ! On se retrousse les manches. Il faut travailler maintenant sur l’accueil, l’école, la maison…

Et puis deux de nos salariés sont devenus papas. Plusieurs ont trouvé du travail, certains avant même la fin de leur contrat ! Les sujets de joie sont nombreux et cela nous aide à encourager et garder espoir. La joie des uns ne permet-elle pas de penser que le meilleur est possible ? à portée de main pour chacun ? Le chemin tracé par les uns permet aux autres de passer plus facilement et aussi de prévenir les moments de doutes et de découragement.

Sylvie Cuendet

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