Rebeca est une petite fille de 8 ans élevée par ses grands-parents maternels suite à son abandon. Elle est considérée comme la septième enfant de la famille, qui en comptait déjà six. Ses deux « grandes sœurs » viennent depuis 4 ans au soutien scolaire proposé par Claudia, notre partenaire en Roumanie.
Dans cette famille défavorisée, les parents de substitution de Rebeca, qui exercent respectivement le métier d’éboueur et de balayeuse, ne savent ni lire ni écrire. Leurs enfants n’ont pas fréquenté l’école de façon régulière.
Aussi, lorsqu’à l’âge de 6 ans, Rebeca aurait dû être inscrite au CP, ses grands-parents ont pris la décision d’attendre un an avant de la scolariser. En effet, Rebeca n’avait pas envie de se rendre à l’école, personne ne pouvait l’y emmener, et sa famille l’a jugée encore trop affectée par son abandon. C’est donc à 7 ans que Rebeca est allée en classe pour la première fois, mais seulement durant quelques semaines à l'école. L’année suivante, elle a été inscrite en CE1* bien qu’elle ne savait ni lire ni écrire et qu'elle n’avait quasiment jamais tenu de crayon. Son retard scolaire s'est accentué par un absentéisme important.
C’est au cours de cette année-ci que Rebeca a commencé à bénéficier du soutien scolaire dispensé par l’association Trambulina. Claudia, la directrice de l’association, et Cristina, l’une des employées, ont mis en place tout un programme pour l’encourager à aller à l’école de façon assidue. Elles ont ainsi eu un entretien avec l’institutrice de Rebeca, et ensemble, elles s’assurent que Rebeca ne manque ni cours ni session de soutien scolaire. Ainsi, depuis janvier, son grand-père va la chercher à l’école durant sa pause de midi**, l’emmène au soutien scolaire, et vient la rechercher à la fin de la journée. Le personnel de Trambulina garde la petite fille durant l’après-midi. Quant à l’institutrice, elle est très impliquée auprès de Rebecca. Entre janvier et juin, les progrès ont été remarquables. Rebeca s’affirme, devient sérieuse et ambitieuse, avec pour objectif de parvenir à faire ses exercices seule, sans aide. Elle sait maintenant lire, a presque le niveau de la classe, et, bien qu’elle ait encore des petites difficultés en lecture et une lenteur en écriture qui la gène dans la prise des cours, elle montre certaines dispositions en mathématiques. Elle qui a commencé en janvier par apprendre à tenir un crayon, s’exerce sur les devoirs donnés à la classe depuis avril, et arrive à en faire certains de façon autonome. Claudia espère qu’elle aura continué ses progrès en lisant les livres que Trambulina lui a confiés pour l’été, avant son entrée en CE2 qui se fera dans les prochains jours.
Pour Claudia, l’histoire de Rebeca est encourageante : « c’est motivant de voir que même si les enfants ont beaucoup de retard, en investissant en eux, on peut récupérer les lacunes afin qu’ils aient une chance ».
*En Roumanie, le redoublement n’existe pratiquement pas
** En Roumanie, les élèves de primaire vont à l’école sur une demi-journée, matin ou après-midi