Depuis quelques années, je suis collecteur à la Gerbe et non seulement j'en suis content mais aussi j'en suis fier.
Le matin, je prends l'ordre de mission établi par Jérôme aidé de Ninie et, accompagné de 2 salariés, je pars collecter ce que des personnes veulent bien donner. Puis ce que nous rapportons est dirigé soit vers la réserve pour l'envoi humanitaire, soit au magasin pour être vendu, soit vers la benne de recyclage.
L'après-midi nous repartons en collecte et, de ce fait, nous ne sommes que de passage sur le site d'Ecquevilly. Les trajets sont une bonne occasion de mieux connaître les salariés avec qui je fais équipe. Pendant le trajet, certains dorment ou écoutent de la musique de chez eux, d'autres posent des questions ou se racontent, parlent de leur famille, de leur pays, ou sont au téléphone avec leur famille.
Quant à la langue... pas toujours facile, pour eux comme pour moi qui n'ai jamais été doué en langues étrangères, mais j'arrive à retenir quelques "noms d'oiseaux" pas bien jolis!
Une autre difficulté, c'est que, même avec toute la bonne volonté de chacun, on ne s'improvise pas déménageur ou démonteur. Il faut une certaine rigueur pour ne pas mélanger vis, étagères, tiroirs, portes, rallonges, marbres des différents meubles à rapporter et aussi de l'expérience pour tout caser dans le camion en évitant la casse.
Chez les clients, l'accueil est le plus souvent sympathique. Quelques fois, rares, les meubles sont en trop mauvais état et il est difficile de les refuser. Alors pour rendre service, nous fermons les yeux et acceptons de les prendre tout en sachant l'accueil que leur réservera notre grand logisticien : une moue accompagnée d'un geste vers la benne recyclage où ils iront finir leur vie.
Nous avons aussi des surprises : des meubles indémontables ne passant pas dans l'escalier… Chacun tirant à hue et à dia, criant dans une langue connue de lui seul, suant à grosses gouttes… On finira par abandonner, le client se souvenant tout d'un coup que le compteur EDF ou l'ascenseur ont été installés ultérieurement, rendant impossible le passage desdits meubles par l'escalier devenu plus étroit!
Le soir, fourbus mais contents, nous prenons le temps de partager un moment avec tous les autres à Ecquevilly, racontant quelques anecdotes de la journée, comme celle de cette BD.
Après une carrière administrative et commerciale intense, je remercie le ciel de m'avoir guidé vers la belle et grande famille qu'est la Gerbe.
Bertrand Ribet
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