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Insertion sociale, insertion professionnelle : un regard sur nos pratiques

Lors des entretiens d’embauche des candidats qui postulent sur le chantier d’insertion, je pose souvent la question des raisons qui motivent leur recherche de travail. Avant le problème de la situation financière, ils expriment le souhait de sortir de l’attente, de la monotonie et de l’ennui. Beaucoup m’expliquent que le chômage leur donne le sentiment de perdre leur santé. Le contrat de travail est donc une rupture qui participe à un renouvellement. S’il vient améliorer leur ordinaire, c’est surtout l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes, leur réputation auprès de leur entourage, leur implication dans leur environnement qu’il transforme. Dans le cadre du chantier d’insertion, le travail doit être envisagé comme un des moyens d’accompagnement au changement pour les salariés en parcours. En effet, lorsque nous les embauchons, les personnes se trouvent plongées dans le contexte de la vie professionnelle. Cela peut être une expérience nouvelle pour certains. D’autres ont une première expérience dans leur pays mais c’est la première fois en France. Ils se confrontent aux normes et aux codes que pratiquent les entreprises sur notre territoire, parfois bien différents de ceux pratiqués ailleurs. Pour d’autres, cela fait longtemps qu’une situation d’emploi n’a plus été vécue.

Mais on note que cet emploi les engage tous à un changement important dans leur vie : la reprise d’un rythme, et le vécu de contrastes et de temporalités. Et puis l’environnement proposé à La Gerbe fait naître de nouvelles interactions relationnelles riches.

De notre côté, nous sommes vigilants concernant les situations de travail, pour instaurer un climat favorisant l’apprentissage et le développement des capacités d’agir de chacun. Cela exige que nous tendions vers des situations de travail pensées en concertation permanente avec les salariés. Nous devons nous interroger régulièrement sur ce qui freine ou au contraire favorise les prises d’initiatives ou les idées provenant des personnes en parcours elles-mêmes. Loin d’être un état statique et définitivement acquis, instaurer cet environnement de travail implique une dynamique et un questionnement constant : L’environnement de travail que nous proposons est-il un lieu d’apprentissage, d’amélioration des capacités sociales, professionnelles des salariés en parcours ? Est-il respectueux de la prévention des risques psychosociaux? Prévient-il l'exclusion et favorise-t-il l’intégration de chacun quels que soient sa culture, sa provenance, son âge...?




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