En cette Journée Mondiale de l’Afrique, nous voulons mettre à l’honneur l’Hôpital Otema, en République Démocratique du Congo. La principale mission de cet établissement de santé est d’accompagner vers la guérison complète les femmes souffrant de fistules obstétricales. Cette affection est présente dans l’ensemble du pays mais touche aussi d’autres pays d’Afrique subsaharienne, tels le Tchad, le Sénégal, le Bénin....
A mesure qu’Otema se dote de nouveaux services, notamment la pédiatrie, d’autres maladies graves voire fatales y sont traitées, dont plusieurs se trouvant dans d’autres régions d’Afrique subsaharienne : la drépanocytose, le sida, la tuberculose, l’insuffisance cardiaque chez les enfants (on constate depuis peu une augmentation des cas à Otema) et la fièvre typhoïde.
Cette maladie touche majoritairement les enfants de moins de 15 ans, et est fatale dans 10 % des cas si les personnes affectées ne reçoivent pas de traitement. Ainsi, 20 million de cas sont recensés dans le monde, avec 200 000 morts par an, principalement dans les pays en développement d’Amérique du Sud, d’Asie ou d’Afrique. Les causes de cette maladie sont généralement liées à l’absence d’eau potable ou de services d’assainissement. Dans les cas les plus graves, des complications, souvent fatales, peuvent toucher le cœur, le système nerveux ou les intestins. C’est ce qui est arrivé à Paul (14 ans) et à sa sœur Rebecca (9 ans).
Dans les hôpitaux du Sankuru, une récente recrudescence de la fièvre typhoïde a tué de nombreuses personnes. En effet, l’une des conséquences de la maladie peut être une péritonite qui ne peut être guérie que par opération et antibiothérapies. Au Sankuru, cette évolution de la maladie cause une mortalité élevée.
Paul et Rebecca n’ont plus de père, et leur mère, en situation de grande pauvreté, n’a pas toujours les moyens de subvenir aux besoins de base de la famille. Les deux enfants ont été atteints de la fièvre typhoïde avec péritonite. Voyant qu’ils étaient mourants et n’ayant pas les moyens de les emmener dans un l’hôpital, leur mère les a conduits chez des guérisseurs traditionnels puis dans des églises. Mais l’état des enfants ne s’étant pas amélioré, celle-ci n’avait plus d’espoir. Le Dr Elonge, fondateur et médecin-chef de l’Hôpital Otema, l’a croisée sur un chemin. Elle pleurait au point de ne pas pouvoir expliquer sa situation au médecin : « … l’un je l’ai eu par césarienne et l’autre je voulais mourir lors de son accouchement à cause de l’hémorragie,…, s’ils meurent, moi aussi je meurs…, je ne resterai pas seule dans ce monde… » est tout ce que Tony a pu comprendre.
Sa situation, son récit et l’état des enfants les ont ému, lui et son équipe. Ils les ont amenés à l’Hôpital Otema et les ont soignés gratuitement, grâce à des dons mis de côté pour permettre aux personnes en situation de précarité d’accéder aux soins que propose Otema. Après examens, les enfants ont été opérés. Leurs intestins étaient en très mauvais état, ils ont dû passer par une opération, une réanimation, des transfusions et antibiothérapies. Cela fait un mois maintenant que les enfants sont guéris. Ils ont fait aujourd'hui même une visite à Otema pour remercier l’équipe.
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